
L'économie américaine affiche une solide croissance de 3 % tout en masquant des faiblesses plus profondes
Le mirage de la force de l'économie américaine : derrière les chiffres
L'illusion statistique qui masque la fragilité économique
L'économie américaine a enregistré une croissance annualisée de 3 % au deuxième trimestre 2025, rebondissant spectaculairement après une contraction de 0,5 % au premier trimestre et dépassant largement les prévisions des économistes (2,3-2,6 %). Mais sous ce triomphe affiché se cache une réalité plus sombre : près de 80 % de cette croissance provient d'une bizarrerie statistique – une chute de 11,5 milliards de dollars des importations de biens, faisant suite à une frénésie d'achats liée aux droits de douane plus tôt dans l'année.
« Ce que nous observons n'est pas un élan durable, mais plutôt les contrecoups mathématiques des politiques commerciales du président Trump », a noté un économiste senior d'une grande société d'investissement de Wall Street. « Si l'on retire les fluctuations commerciales, il reste une économie qui rampe à un taux de croissance « de base » inférieur à 1 % – essentiellement une vitesse de décrochage. »
Cette dichotomie entre des chiffres d'ensemble robustes et des fondamentaux sous-jacents tièdes crée un défi de taille pour les investisseurs naviguant dans des eaux économiques de plus en plus dangereuses.
Le tango des tarifs douaniers : comment la politique commerciale a faussé les chiffres
Lorsque l'administration Trump a signalé que d'importantes augmentations de droits de douane entreraient en vigueur ce printemps, les entreprises se sont empressées d'anticiper leurs importations. Cette ruée des entreprises a créé une flambée des importations au T1, suivie d'une forte baisse de 4,2 % (264 milliards de dollars) au T2 – un coup de pouce artificiel aux calculs du PIB qui masque des défis structurels plus profonds.
Les effets se répercutent sur l'ensemble de l'économie de manières très différentes. Les détaillants fortement dépendants des importations subissent des compressions de marge brute de 150 à 250 points de base, tandis que les entreprises de services nationaux et de technologie fortement axées sur la propriété intellectuelle bénéficient d'une relative isolation, voire connaissent de légers avantages en matière de pouvoir de fixation des prix.
« Nous sommes témoins d'une bifurcation au sein des entreprises américaines », a expliqué un stratège de marché chevronné. « Celles qui dépendent de chaînes d'approvisionnement mondiales absorbent des difficultés considérables, tandis que les entreprises ayant des opérations principalement nationales ou des modèles commerciaux numériques résistent bien mieux à la tempête. »
Le phénomène d'anticipation a pris fin brusquement. Les importations de conteneurs ont chuté de 9,