
Les droits de douane de Trump divisent les dirigeants du G7 tandis que le Canada abandonne la déclaration unifiée
Les marchés mondiaux se préparent alors que les tarifs douaniers de Trump assombrissent l'unité du G7
Un sommet divisé se profile dans les Rocheuses canadiennes
KANANASKIS, Canada — Sur fond de sommets enneigés dans la nature sauvage et immaculée de l'ouest canadien, les dirigeants mondiaux se réunissent pour ce que de nombreux analystes décrivent comme le Sommet du G7 le plus litigieux depuis des années. Alors que les délégations arrivent dans cette station reculée, la sérénité alpine masque une tempête économique en gestation, centrée sur le régime tarifaire agressif du président américain Donald Trump qui a ciblé non seulement les rivaux mais aussi les alliés de longue date.
"L'air de la montagne est peut-être clair, mais l'atmosphère diplomatique est tout sauf cela," a fait remarquer un haut diplomate européen qui a requis l'anonymat en raison de la sensibilité des négociations en cours.
Le Premier ministre canadien hôte, Mark Carney, a accueilli samedi le Premier ministre britannique, Keir Starmer, échangeant des points de vue sur les troubles au Moyen-Orient et le conflit en Ukraine. Mais à huis clos, la question centrale se profile : l'approche traditionnelle du G7, basée sur le consensus, peut-elle survivre à l'offensive commerciale unilatérale de Trump ?
Tableau : Principales questions, conflits et résultats attendus du Sommet du G7 2025.
Question | Conflit/Division clé | Résultat attendu |
---|---|---|
Conflit Israël-Iran | Approche américaine vs. européenne | Appel à la désescalade, pas de percée |
Guerre Russie-Ukraine | Sanctions, plafonnement prix pétrole | Réaffirmation du soutien, possibles nouvelles sanctions |
Commerce/Tarifs douaniers | Tarifs américains sur les alliés | Pas de consensus, déclarations individuelles |
Sécurité énergétique/Minéraux critiques | Résilience chaîne d'approvisionnement | Accords de coopération probables |
Changement climatique | Dépriorisation par les États-Unis | Engagements nouveaux limités |
Chine/Indo-Pacifique | Sécurité économique/militaire | Discussion, pas d'annonces majeures |
Déclarations de discorde : la nouvelle stratégie du G7
Rompu avec une tradition significative, le Canada a discrètement abandonné ses plans pour une "Déclaration des dirigeants" exhaustive — un drapeau blanc diplomatique reconnaissant l'improbabilité d'un consensus sous les politiques commerciales du second mandat de Trump. Au lieu de cela, l'équipe de Carney prépare plusieurs documents distincts sur des thèmes individuels, marquant la première fois depuis 2007 que le G7 renoncera à son communiqué unifié.
"Ils ont appris de l'expérience," a déclaré un observateur vétéran du G7, au fait des préparatifs. "En 2018, nous avons vu Trump retirer de façon spectaculaire son soutien à la déclaration commune via Twitter après avoir quitté le Québec. Personne ne veut que ce spectacle se répète."
Cette stratégie reflète un changement fondamental dans la manière dont les dirigeants mondiaux s'adaptent à l'approche de Trump. Plutôt que de résister publiquement à ses politiques de "L'Amérique d'abord", ils créent un espace de divergence tout en tentant de préserver la coopération sur des questions moins litigieuses comme les chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques et la coopération en matière de sécurité.
Acier, automobile et diplomatie à hauts enjeux
Le point central des tensions économiques de ce sommet est l'escalade tarifaire de Trump. En avril, son administration a activé des "droits de douane réciproques" sur les pays ayant d'importants déficits commerciaux avec les États-Unis, suivie par une augmentation punitive des droits de douane sur l'acier et l'aluminium à 50 % le 4 juin.
L'arrivée du Premier ministre japonais Shigeru Ishiba dimanche matin a intensifié les spéculations concernant une percée potentielle. Des sources proches des négociations suggèrent que Trump est désireux d'annoncer un accord avec le Japon qui pourrait servir de modèle pour d'autres pays confrontés à la date limite du 9 juillet, date à laquelle expire la période de consultation tarifaire de 90 jours.
"L'administration a besoin d'une victoire," a noté un stratégiste de marché d'une grande firme de Wall Street. "Il y a une inquiétude interne croissante que ces droits de douane puissent raviver l'inflation et déclencher un ralentissement économique. Le Japon pourrait fournir à Trump l'accord qu