Bell Canada s'associe à Cohere pour construire une infrastructure nationale d'IA d'une valeur de milliards de dollars

Par
Amanda Zhang
7 min de lecture

Bell Canada entre dans la course à l'IA souveraine grâce à un partenariat avec Cohere

Bell Canada a annoncé un partenariat stratégique avec Cohere, une puissance de l'IA. Cette collaboration vise à fournir des solutions d'intelligence artificielle souveraine complètes aux clients gouvernementaux et aux entreprises à travers le pays, marquant un changement de cap majeur dans la façon dont la plus grande entreprise de télécommunications du Canada envisage son futur modèle d'affaires.

Cohere
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Au-delà du fil de cuivre : la transformation numérique du géant des télécommunications

L'entreprise de télécommunications basée à Montréal a révélé que Cohere intégrerait ses services d'IA avancés dans Bell AI Fabric, une initiative nationale annoncée plus tôt cette année. Au cœur de ce partenariat se trouve la plateforme d'IA agence « North » de Cohere, qui permet aux clients de créer des agents IA intelligents et des solutions d'automatisation sans avoir à gérer une infrastructure complexe.

« Ce n'est pas qu'un simple partenariat technologique, » observe un analyste de l'industrie familier avec l'accord. « Bell se transforme essentiellement d'une entreprise de télécommunications traditionnelle en un fournisseur d'infrastructures nationales critiques. Ils construisent l'épine dorsale numérique de la souveraineté de l'IA du Canada. »

L'ambitieux projet comprend six centres de données IA à travers le Canada, en commençant par la Colombie-Britannique. Ces installations seront alimentées par l'énergie hydroélectrique, supportant jusqu'à 500 MW de capacité de calcul – suffisamment pour gérer des charges de travail massives d'entraînement et d'inférence d'IA qui auraient auparavant nécessité des fournisseurs de cloud étrangers.

Sécurité nationale par le silicium

Le partenariat reflète la préoccupation mondiale croissante concernant la souveraineté de l'IA, où les nations considèrent de plus en plus le contrôle des infrastructures, des données et des algorithmes d'IA comme des questions de sécurité nationale et d'indépendance économique.

La cybersécurité figure en bonne place dans l'annonce de Bell, l'entreprise soulignant des « protections de pointe combinant sécurité physique, sécurité du réseau et résilience opérationnelle ». Cette orientation s'aligne sur les exigences croissantes des gouvernements pour des systèmes d'IA contrôlés au niveau national qui maintiennent les données sensibles à l'intérieur des frontières nationales.

Le géant des télécommunications a également révélé que sa nouvelle marque de services technologiques, Ateko, servira de pierre angulaire à son ambition de bâtir une entreprise de services technologiques d'un milliard de dollars. Cela positionne Bell pour capturer des revenus de conseil et d'implémentation à marge élevée, au-delà de l'activité de centres de données à forte intensité capitalistique.

Partie d'une vague mondiale d'IA souveraine

Le partenariat de Bell avec Cohere reflète des initiatives similaires dans le monde entier, alors que les pays sont engagés dans une course à l'établissement de l'autodétermination technologique à l'ère de l'IA.

L'Arabie saoudite a engagé 100 milliards de dollars dans des initiatives d'IA souveraine, tandis que la France soutient Mistral AI dans le cadre des efforts de souveraineté numérique européenne. L'Inde développe BharatGPT, et la Chine a massivement investi dans les modèles de langage de grande taille développés localement, tout en interdisant les alternatives étrangères.

« L'IA est devenue une forme vitale d'infrastructure nationale – comme l'énergie et les télécommunications, » a récemment observé Jensen Huang, PDG de Nvidia, capturant le changement de perspective chez les dirigeants mondiaux.

Le mouvement vers l'IA souveraine découle de multiples motivations : concurrence géopolitique, préoccupations en matière de protection des données, pertinence culturelle, compétitivité économique et impératifs de sécurité nationale. Ces forces ont créé un marché que les analystes estiment pouvoir atteindre 60 à 70 milliards d'euros à l'échelle mondiale.

La compétition canadienne s'intensifie

L'annonce de Bell met la pression sur ses rivaux nationaux. Telus a annoncé une « Usine d'IA » alimentée par NVIDIA en mars, mais ne dispose pas de la propriété intellectuelle des modèles qu'apporte Cohere à l'offre de Bell. Rogers Communications semble plus en retard, évaluant toujours des partenariats avec AMD et Oracle.

« L'avantage du premier entrant est primordial dans cet espace, » explique un stratège technologique d'une banque d'investissement de premier plan. « Bell a sécurisé des emplacements de centres de données de premier choix, des accords énergétiques favorables et un positionnement précoce avec les cadres gouvernementaux avant que la fenêtre ne se ferme. »

Le marché total adressable national pour l'infrastructure et les services d'IA souveraine est estimé à 3,8 milliards de dollars canadiens en 2025, avec une croissance potentielle de 35 % par an pour atteindre 12 à 14 milliards de dollars canadiens d'ici 2029. Les programmes gouvernementaux d'identité numérique, les soins de santé, la défense et les services financiers devraient stimuler la demande.

Implications financières : d'un service public à une puissance technologique ?

BCE (Bell Canada Enterprises) se négocie actuellement à 5,6 fois son EBITDA des douze prochains mois, reflétant la perception du marché de l'entreprise comme une société de services publics axée sur les dividendes. Cependant, l'initiative AI Fabric pourrait modifier de manière significative sa trajectoire financière.

D'ici 2028, l'initiative pourrait générer 1,2 milliard de dollars canadiens de revenus et 250 millions de dollars canadiens d'EBITDA – un nouveau vecteur de croissance pour une entreprise de télécommunications mature. Les marges plus élevées des services de conseil d'Ateko pourraient améliorer la rentabilité globale, ce qui pourrait faire passer le rendement du flux de trésorerie disponible de BCE de 8,1 % à 9,3 %.

À un EBITDA 2028 encore conservateur de 7x, certains analystes suggèrent une juste valeur d'environ 68 dollars canadiens par action contre les 49 dollars canadiens actuels – représentant un potentiel de hausse de 40 % sur quatre ans avec les dividendes réinvestis.

Parier sur la sous-station numérique

La stratégie échange les flux de trésorerie à court terme contre ce qui ressemble à une franchise de services publics numériques quasi réglementée et à fortes barrières. Bell parie que, à une époque où les gouvernements traitent la capacité de calcul comme une infrastructure essentielle, posséder les « sous-stations numériques » créera un avantage concurrentiel durable.

Cependant, des défis importants subsistent. Le déploiement de 500 MW implique environ 20 milliards de dollars canadiens en dépenses d'investissement sur la décennie. Les contraintes d'approvisionnement en puces, les changements potentiels de politique, la pénurie de talents et les pressions concurrentielles de Telus présentent tous des risques importants.

Perspective d'investissement

Pour les investisseurs envisageant une exposition à la tendance de l'IA souveraine via Bell Canada, plusieurs facteurs méritent attention. L'entreprise a sécurisé un positionnement précoce sur un marché en forte croissance avec de solides vents favorables réglementaires. Le partenariat avec Cohere fournit des capacités d'IA différenciées que les hyperscalers pourraient avoir du mal à égaler en termes de souveraineté.

Les observateurs du marché devraient se concentrer sur les prochains catalyseurs, notamment les attributions de contrats fédéraux dans le budget de l'automne 2025, les jalons d'achèvement des centres de données et les divulgations des revenus d'Ateko dans les rapports trimestriels de BCE.

Les investisseurs sophistiqués pourraient envisager d'accumuler des actions BCE lors des périodes de faiblesse, potentiellement associé à des positions courtes sur Telus pour exprimer un écart de valorisation de l'IA souveraine tout en limitant l'exposition sectorielle. Les fonds d'infrastructure pourraient explorer des coentreprises dans les centres de données de Bell pour participer aux actifs physiques tandis que Bell maintient le contrôle opérationnel.

Alors que les gouvernements du monde entier donnent de plus en plus la priorité à la souveraineté numérique, le pivot stratégique de Bell la positionne à l'intersection des télécommunications, du cloud computing et de la sécurité nationale – une transformation potentielle que le marché n'a pas encore pleinement intégrée dans les prix.

Thèse d'investissement

CatégorieDétails
Aperçu de l'accordBell Canada s'associe à Cohere pour intégrer la pile d'IA agence North de Cohere dans Bell AI Fabric, une plateforme de 6 centres de données (jusqu'à 500 MW) construite avec des puces Groq et les services Ateko. Structurellement relutif pour le flux de trésorerie de Bell, ouvre la croissance B2B et fournit à Cohere un accès au marché. Risques : dépenses d'investissement élevées, risque d'exécution, changements politiques dans les stratégies d'IA souveraine.
Thèse d'investissement- Avantage concurrentiel national : Vents favorables réglementaires, cible >35% de part de marché dans l'IA générative du secteur public (600 millions de C$ de ARR d'ici 2028).
- Services à marge élevée : Ateko (marges de 45-55%) pourrait ajouter ~4% à l'EBITDA de BCE s'il atteint 1 milliard de C$ de revenus.
- Effet de levier sur Cohere : Licences à prix réduit + bons de souscription d'actions.
- Avantage du premier entrant : Bell est en tête par rapport à Telus (Usine d'IA NVIDIA) et Rogers (évaluant AMD/Oracle).
Contexte du marché (TAM)- Canada : 3,8 milliards de C$ en 2025 → 12-14 milliards de C$ d'ici 2029 (TCAC de 35%).
- Mondial : Opportunité de 60-70 milliards d'euros (initiatives du G7/UE/Royaume-Uni/Arabie Saoudite).
- Dépenses d'investissement : ~20 milliards de C$ sur la décennie (500 MW = 125 000 NVIDIA GB200 ou 500 000 Groq LPU). Les constructions phasées et les PPA hydroélectriques du Québec maintiennent la VAN positive à un WACC de 9%.
Paysage concurrentiel- Bell+Cohere+Groq : Pile souveraine complète ; intégration la plus profonde mais dépenses d'investissement importantes.
- Telus+NVIDIA : Cloud DGX hébergé (180 MW) ; plus rapide mais moins souverain.
- Rogers : En retard (pas de partenaire IA).
- Hyperscalers (AWS/Azure) : Uniquement des couches de conformité ; pas de PI sur le territoire national.
Impact financier (BCE)- 2028E : EBITDA du groupe +24% à 12,6 milliards de C$ ; AI-Fabric ajoute

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