
Apple fait appel de l'amende de 500 millions d'euros de l'UE tout en dévoilant une nouvelle structure de frais pour l'App Store
Le défi européen d'Apple : un appel aux enjeux élevés et une refonte des frais redessinent le marché numérique
Dans une confrontation réglementaire aux enjeux considérables, susceptible de remodeler le commerce numérique mondial, Apple a officiellement contesté aujourd'hui une amende de 500 millions d'euros infligée par l'Union européenne, tout en mettant simultanément en œuvre une nouvelle structure de frais complexe que les critiques qualifient de "théâtre de conformité". Ces initiatives marquent le dernier chapitre d'une lutte de plusieurs années qui oppose le modèle économique lucratif de l'App Store du géant technologique à l'ambitieux Règlement sur les marchés numériques (DMA) de l'UE.
Cette pénalité de 500 millions d'euros, équivalente à environ 580 millions de dollars, représente à peine plus de cinq heures de revenus d'Apple pour 2024. Elle marque néanmoins un moment charnière dans la bataille croissante entre la Silicon Valley et Bruxelles concernant les règles régissant les marchés numériques.
Derrière la défense stratégique d'Apple
Au petit matin, à Cupertino, Apple a déposé son recours auprès du Tribunal général de l'UE, arguant que la décision de la Commission d'avril "va bien au-delà de ce que la loi exige". Dans ses dossiers et déclarations publiques, le fabricant de l'iPhone s'est dépeint non pas comme un réformateur réticent, mais comme une victime d'un excès de réglementation.
"La Commission ne nous dit pas seulement comment gérer notre boutique, elle nous impose des conditions commerciales qui déroutent les développeurs et nuisent aux utilisateurs", peut-on lire dans la déclaration d'Apple, qui souligne que les récentes modifications de l'App Store ont été effectuées uniquement pour éviter des amendes journalières punitives, et non par accord avec les exigences de l'UE.
En jeu se trouve la disposition "anti-dirigisme" du DMA, qui interdit aux plateformes d'empêcher les développeurs d'informer les utilisateurs sur les options d'achat alternatives. La Commission a conclu que les politiques précédentes d'Apple, qui bloquaient les développeurs de toute mention de méthodes de paiement externes, violaient ces dispositions.
"Il ne s'agit pas d'un préjudice théorique ou d'une concurrence potentielle – il s'agit d'un choix réel des consommateurs délibérément obscurci", a déclaré une source proche du raisonnement de la Commission, qui a requis l'anonymat pour discuter de questions réglementaires en cours.
L'art de la conformité réticente
Même si Apple conteste l'amende, la société a remanié l'économie de son App Store européen pour éviter de nouvelles pénalités. La structure qui en résulte, introduite fin juin, remplace la commission directe mais élevée de 30 % par une approche à plusieurs niveaux :
- Des "frais d'acquisition" de 2 % sur les ventes numériques pendant les six premiers mois suivant le téléchargement d'une application par un utilisateur.
- Des "frais de services de la boutique" échelonnés, soit 5 % pour les services de base, soit 13 % pour les services complets.
- Une "commission sur la technologie de base" de 5 % sur tous les biens numériques vendus, remplaçant les frais précédents par installation.
Pour les développeurs qui choisissent des méthodes de paiement externes,